Pour qu’à mi-chemin l’un et l'autre se (re)trouvent …

Singulier-Pluriel n°13 (Cabas Luxe Unique) - #AparteLaBoutique

En entendant quelqu’un dire : « Les gens n’ont pas toujours la force de ne pas être d’accord avec toi sereinement », j’ai voulu réfléchir sur l’art et la manière de s’entendre dans l’adversité

Puisqu’en notre temps l’accent est mis sur la communication, les vecteurs pour partager nos mots se multiplient sans modération pour que le courant passe, que l’on soit à proximité, aux antipodes, sur terre, dans le ciel, sous les mers, avec ou sans le son, en instantané ou différé.

Paradoxalement cette faculté à être « On Air » en continu (ou presque) nuit au dialogue en favorisant un brouillage d’interférences, une obstruction à l’écoute, une incapacité à s’entendre, un verbiage blessant, une opposition frontale, une cacophonie génératrice de chaos.

Comme je suis maintenant aux deux tiers du parcours, mon regard dans le rétroviseur est bien imprégné de mon vécu. Mais plutôt que de déclamer des certitudes sur l’art du dialogue, je préfère offrir à votre réflexion ce qu’avec le temps je crois avoir compris.

J’ai souvent vérifié qu’au lieu de m’épuiser à vouloir convaincre, je gagnais plus à sortir volontairement de ma zone de confort (parfois à mon coeur défendant) pour trouver le point de contact avec l’autre. Cette victoire intérieure me comblant d’estime, j’ai fait de ce qui n’était au début qu’un exercice périlleux, une posture qui me renforce.

Quand le choc des idées est frontal, le recours facile à la joute verbale l’emporte souvent sur le choix plus complexe du dialogue comme plateforme de rencontre, vecteur d’inattendu pour ouvrir le champ des possibles vers un terrain d’entente et la promesse d’une solution hybride.

Cet exigeant moyen de liaison permet de se rapprocher de l’autre sans rien nier de soi, pour explorer ensemble un espace créatif d’où chacun tire avantage. Le brassage des idées divergentes forçant à dépasser l’ego.

Le dialogue est un choix altruiste. Le passage en force nait de l’animalité, l’avidité et l’arrogance qui alliées à la brutalité sont l’apanage des faibles.

Le manque d’instruction et de culture affaiblit la capacité d’analyse ; L’affaiblissement de la pensée réduit le libre-arbitre ; le manque d’esprit de recherche affaiblit le discernement et le défaut de courage affaiblit le coeur.

La violence se vautre dans la fragilité intérieure, le manque d’assurance, la peur d’être démasqué et défait. Pour contrer le débordement émotionnel que peut provoquer l’opposition, il faut de la maturité, du courage, de la patience, de la sagesse pour garder la mesure tout en conservant un coeur vaillant.

User d’agressivité pour marquer sa désapprobation ne témoigne pas de grandeur. Et se murer dans le silence pour fuir la confrontation n’est pas plus salvateur.

Seule reste l’usage habile et apaisé du dialogue comme issue honorable pour assouvir la soif de se faire entendre, comprendre et respecter.

La tentation d’imposer une voie unique confirme un besoin inassouvi de validation, un appauvrissement intérieur. Le dialogue au contraire est source abondante d’enrichissement par le libre-échange avec d’autres voix.

Ce qui je parie vous appelle au commentaire sans modération (ou presque)…

Charlayn